Le secret du poète
Si chacun de mes mots Devenait une fleur Ils feraient aussitôt Un bouquet de bonheur J’aimerais vous l’offrir Avec le cœur battant espérant devenir Le plus fou des amants À faire cet aveu De mon amour ardent Je dévoile le feu Que je porte en mes flancs...
La nausée
Matin après matin Je suis dans le néant Et j’ai le cœur chagrin Le soir en m’endormant À vivre trop longtemps On perd au fil des ans Le désir du bonheur Et l’esprit voyageur Je suis au désespoir De vivre dans le noir Des jours toujours sans fin Qui ramènent...
L'horrible mégère
La grande faucheuse choisit Librement le grand rendez-vous Vous laissant un peu de répit Selon son humeur et son goût L’âge n’a pas d’importance Pour cette mégère sans cœur Dans la vieillesse ou l’enfance Elle récolte leurs douleurs Jamais son horrible...
L’injuste mort
Il y a toujours à pleurer Un inconnu un étranger Encore trop jeune pour mourir À qui on prend son avenir Qu’on le laisse mourir de faim En disant que c’est le destin Ou qu’on l’assassine en chantant La gloire d’un gouvernement On ne peut garder le cœur...
Ce jour du Souvenir me fait monter les pleurs
Dieu j’ai la peine au cœur Ce jour du Souvenir Me fait monter les pleurs Pensant à l’avenir Ils se sont sacrifiés Vivant comme des rats Pour notre liberté Je ne l’oublie pas Ce partage du sang C’est notre héritage À défendre à présent Contre les orages...
Il sera toujours trop tard
Quand sonne le clairon La fin des massacres C’est la désolation D’un triste spectacle Un silence de mort S’abat sur le pays Et surgit le remords D’être entré en conflit Plongé dans le malheur De ce monde privé De jeunes de valeur C’est l’espoir massacré...
La mélancolie
C’est une vibration Qui va de l’âme au cœur Qui lui donne un frisson Proche de la douleur C’est plus qu’un gros chagrin Qui appelle les pleurs L’angoisse vous étreint Tout paraît sans saveur Le ciel est menaçant L’espoir n’existe plus L’esprit est impuissant...
Les trois villes qui ont compté pour le poète !
On m’a souvent demandé quelles cités ont compté dans la vie du poète de Méry-sur-Ourthe que je suis. La première fut incontestablement Spa, ville de ma jeunesse où j’ai connu le bonheur d’un contact étroit et amoureux avec la nature, où un maître d’école...
Et la lumière disparut
La vie est tellement fugace Que le vieil homme en perd sa trace Très doucement son esprit s’éteint Le privant des souvenirs anciens Et s’il se souvient d’avoir aimé Tout ce qu’il vécut dans le passé Dans la brume de sa mémoire Il a de la peine à y croire...
Cieux funèbres
La tristesse Est maîtresse De mon cœur Jour de Toussaint Et temps chagrin Sur les fleurs Tu m’as quitté Abandonné Quel malheur Ton souvenir Me fait gémir De douleur Il ne reste De nos gestes Que mes pleurs Il est si court L’instant d’amour Quand il meurt...