Confédéralisme ? Mais comment ?
3 Septembre 2008 , Rédigé par René G. Thirion Publié dans #Wallonie-France
Certains voient se dessiner un confédéralisme à l’horizon de la Belgique et s’en réjouissent. Pourquoi pas ?
Qu’ils se rappellent les paroles de Fernand Dehousse le 20 octobre 1945 devant le Congrès national wallon. « Le fédéralisme, c’est un mot que l'on emploie souvent et dont on ne sait pas toujours très exactement ce qu'il veut dire. La raison en est qu'il y a pour ainsi dire autant de fédéralismes que d' états qui vivent sous des régimes fédéraux. C'est un régime qui naît de l'histoire, approprié aux besoins de chaque peuple et qui, par conséquent, présente un grand nombre de variantes. Mais il y a toujours dans tous les systèmes de fédéralisme un fond commun. Ce fond consiste à enlever au pouvoir central un certain nombre d'attributions. Si donc nous introduisions le fédéralisme en Belgique, cela signifierait qu'en Wallonie notamment, il y aurait demain sur le plan du droit public, une collectivité wallonne, un pouvoir wallon, des institutions wallonnes. »
Mais il ajoutait « Pour vous exposer franchement toute ma pensée, le fédéralisme n'est pas nécessairement éternel. Le fédéralisme comporte, comme dans ce régime qui unit les États confédérés de l' Union soviétique, le droit de sécession, c'est-à-dire le droit de se retirer éventuellement de la confédération, mais fédéralisme signifie aussi dernier essai de vie en commun dans le cadre de la Belgique. »
À part une erreur de jugement qui consistait dans sa référence à citer l’URSS comme exemple pour le droit à la sécession et que l’histoire nous a démontrée fausse jusqu’au moment de la chute du Mur de Berlin, il avait raison. Le fédéralisme qui s’est institué dans royaume devait être le dernier essai de vie en commun.
Bien sûr, nous avons obtenu une Région wallonne, un pouvoir wallon et des institutions wallonnes et une mésentente totale et irrévocable n’a fait que prospérer jusqu’aujourd’hui. Pourtant ceux qui parlent de confédéralisme, ne vont-ils pas dans le sens d’une autre tentative de sauver l’état belge ?
Une confédération se définit de la manière suivante : « association d’États qui délèguent certaines compétences à des organes communs tout en conservant leur souveraineté. »
Pour arriver à une confédération belge, il faudrait donc admettre l’indépendance de deux ou trois régions qui décideraient après la proclamation de leur souveraineté de renouer le dialogue pour arriver à une structure commune de gouvernement confédéral.
Mais les nationalistes flamands peuvent-ils accepter que Bruxelles capitale proclame son indépendance comme la Wallonie et la Flandre et pourquoi pas?, la Région germanophone ?
Et en cas de séparation uniquement de la Flandre et la Wallonie, que devient Bruxelles ? Évidemment, l’indépendance de ces deux nouveaux états fera que des négociations devront se faire pour établir la confédération et le problème bruxellois sera de nouveau au cœur d’une bataille encore plus virulente. Et l’espoir secret de la Flandre qui en a déjà fait sa capitale, est que les Bruxellois soient obligés d’opter pour la région qui représente une richesse que la Wallonie ne peut pas fournir actuellement et dont elle aura besoin pour vivre.
Voilà que nous retrouvons les mêmes problèmes engendrés par le fédéralisme depuis plus de quarante ans.
Les Flamands, je n’arrête pas de le dire et l’on va encore me taxer de raciste antiflamand, sont de fins stratèges qui jouent sur la durée et l’usure des adversaires.
Dans le même discours , Fernand Dehousse avait ajouté « Le fédéralisme est une application, une manifestation plus raisonnable, plus limitée de ce droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dont il ne s'agit pas de contester la justesse dans son principe. »
Allons au bout de son raisonnement, utilisons ce droit pour demander la seule solution viable pour la Wallonie et acceptable pour l’Union européenne. Demandons notre retour à la France.
L’Europe comptera le même nombre de nations, mais la Wallonie appartiendra à un état proche de ses besoins et aspirations.
Souvent l’on me reproche (et à juste titre) de ne pas être historien, mais il est vrai que l’on peut trouver parfois son chemin en regardant vers le passé ! C’est ce que j’ai fait.
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