Ce lundi, Michel Quévit, professeur émérite d'économie politique à l'UCL, était l'invité de Matin Première. Il est l’auteur de "Flandre-Wallonie : quelle solidarité ?" (Éditions Couleurs Livres) sans lequel il dément formellement l’idée largement répandue que la Wallonie vivrait aux crochets de la Flandre. Ce professeur d’économie démarre le sujet en fanfare: "On fait croire aux Flamands que la Flandre paie pour la Wallonie depuis l'indépendance. Ce qui est faux, affirme-t-il puisque les transferts entre le Nord et le Sud n'ont commencé qu'après les années 60, après le déclin industriel de la Wallonie.
En 1830, c'est le début du "capitalisme industriel" au niveau européen et "La Wallonie est riche, elle devient même la quatrième puissance européenne", dit l’auteur.
Oui, vous avez bien lu, la Wallonie 4e puissance économique au monde, cette Wallonie qui bénéficierait maintenant de la manne d’une Flandre orgueilleuse de représenter quelque 80% des exportations belges.
Cette réussite de la Wallonie jouera un rôle capital dans le développement de la Flandre, au départ du port d'Anvers qui bénéficiera notamment du transit des produits liégeois réputés dans le monde entier. C'est cela qui a doté le Nord du pays a été doté de canaux et de routes, 15 ans avant le sud du pays. "Et cela va durer jusque dans les années 60", continue Michel Quévit.
Et d’enfoncer le clou : "ce qui était bon pour la Flandre était bon pour la Wallonie et vice-versa. Le problème, c'est qu'"une fois qu'on assiste au déclin industriel de la Wallonie, on se rend compte que la Flandre ne vient pas réellement au secours de la Wallonie. On est passé d'une phase de solidarité nationale à une désolidarité".
Michel Quévit dénonce avec vigueur les politiques francophones et wallons de l'époque : "On n'avait pas ce réseau d'une classe dirigeante, dynamique, concertée, qui avait une volonté de revendiquer qu'elle était majoritaire".
Mais ce qui n’est pas affirmé dans cette interview est une vérité bien plus importante encore que le manque de reconnaissance et l’égoïsme d’une nation en devenir d’un état fédéral à sa botte et que je dénonce régulièrement, c’est l’exploitation depuis quelques années de la Wallonie au profit de ce peuple néo-colonialiste. La majorité des marchandises consommées en région wallonne est produite ou importée et redistribuée par la Flandre. La plupart des postes importants politiques et économiques sont occupés par les Flamands. Une bonne partie des exploitations touristiques des Ardennes leur appartient et le Boerenbond est derrière un certain nombre d’exploitations agricoles et fermières. Quant aux résidences secondaires, n’en parlons pas.
Merci au Professeur Quévit pour la restauration d’une vérité première, mais il serait intéressant d’étudier les transferts réels entre les deux régions. Le Wallon coûte à la Flandre, mais lui rapporte beaucoup.
Serait-ce un commerce à la coloniale où les indigènes étaient payés en verroteries diverses contre des métaux et de marchandises précieux ?
L’on peut sincèrement se poser la question !