Un conte de Pâques à la veille des élections
Elio Di Rupo vient de décéder. Après des obsèques émouvantes dans sa bonne ville de Mons, il arrive au Paradis où Saint-Pierre, secrétaire général de la « Père, Fils et Saint-Esprit Company » l’accueille aimablement. " Bienvenue Elio. Nous devons régler un petit problème. Nous voyons si rarement des chefs de parti politique wallon ici, que nous ne savons pas ce que nous devons faire de toi. Le Grand Patron exige que tu passes un jour d’essai en Enfer et un jour au Paradis. Après tu pourras choisir l'endroit où tu voudras passer l'éternité. "
Le très sage Elio répond qu’il désire rester au Paradis, mais rien n’y fait. Saint-Pierre (Sint Pieter pour les Flamands qu’il a tellement essayé de séduire) le conduit vers l’ascenseur menant à l'Enfer.
La porte ouverte, Elio se retrouve sur un magnifique terrain de golf vert à l’envi, le soleil brille dans un ciel bleu azur et il y règne un parfait 25 degrés. Au loin, se profile un superbe club house. A l'avant de l'édifice, se trouvent déjà Jean-Claude VanCauwenberghe, Michel Daerden , Anne-Marie Lizin, Marc Uytendaele, sa femme et beaucoup d’autres camarades, en train de sabler le champagne comme dans un quelconque Club Med du Midi méditerranéen.
Une grande partie du MR est là aussi autour de Didier Reynders et de Serge Kubla. Tout ce beau monde rit, s'amuse, semble heureux et est habillé de façon élégante et décontractée (Dior, Versace, Armani, etc.). Même Joëlle est là souriante, lui ouvrant ses bras maternels pour l’étreindre comme au bon vieux temps.
Tous accourent à sa rencontre, l'embrassent chaleureusement et se mettent à se remémorer leurs bons souvenirs d'antan et leurs débats homériques si passionnants.
Le reste de la journée se passe agréablement. Une partie de golf amicale, un repos bien mérité sous quelques ombrages en sirotant un cocktail de chez Lenôtre, diner au homard et au caviar. A la fin du repas, Satan en personne vient saluer ses hôtes, s’enquérir de leur satisfaction et leur offre même un Bas Armagnac âgé de 200 ans.
Le brave Eio, si soucieux de la bonne opinion de ses électeurs hésite à le boire. Satan lui rappelle que nul Montois ne le verra et qu’une vie de luxe et de félicité s’ouvre à lui. Élio Di Rupo boit, taquine un angelot et trouve son hôte très sympathique.
Il s'amuse tellement qu'il ne voit pas le temps passer. Le moment du départ arrive pourtant. Tous ses amis et ennemis politiques le serrent dans leurs bras. Elio prend l'ascenseur qui le conduit cette fois vers le Ciel. " C'est maintenant le moment de visiter le Paradis ", lui dit Saint-Pierre qui l’attendait.
Pendant 24 longues heures, Élio Di Rupo se retrouve avec Baudouin, Benoit XVI, le cardinal Daneels, sœur Emmanuelle et toute une assemblée de gens bienveillants qui conversent sur la vertu, l’honnêteté, le courage, le respect de l’autre. Jamais un propos amusant sur le sexe, le pouvoir, l’argent. Pas de rires ici, le menu de la cantine est frugal et l’eau y est servie avec générosité. Cela lui donne le cafard en pensant à nombre de se électeurs qui ont connu ce type de régime. Il ne reconnait personne autour de la table et l’on ne lui accorde pas beaucoup d’attention. Pire ! Jésus est une espèce de hippie, un hurluberlu qui ne parle que de " paix éternelle " qui ne cesse de ressasser d’insipides slogans comme " Chasser les marchands du Temple ". Un vrai Rudy Aernhoudt !
La journée passée, Saint Pierre lui demande son choix. Élio Di Rupo fait semblant de réfléchir comme dans ses meilleures interviews et répond : "Je n'aurais jamais pensé faire ce choix... Hum ! Bon, je trouve le Paradis intéressant et fréquenté par des gens de grande vqualité. Néanmoins je crois que je serais plus à l'aise en Enfer avec tous mes amis ".
Saint-Pierre le reconduit à l’ascenseur menant en Enfer.
Les portes ouvertes, Élio se retrouve au milieu d'une grande plaine aride au sol brûlé et stérile qui ressemble à la Wallonie. Les routes et chemins, bordée de déchets toxiques, sont couvertes de nids de poule et mènent à des ruines industrielles et à des logements sociaux délabrés.
Il aperçoit horrifié tous ses amis, en guenilles, emplis de plaies purulentes et la faim au ventre. Ils sont enchaînés l’un à l’autre, ramassant ces déchets pour les mettre dans des grands sacs noirs. Ils gémissent de douleur, se plaignent de leur supplice, les mains et le visage noir,avec des reflets bleuâtres, dus à la radioactivité ambiante .
Le Diable s'amène et pose son bras velu et puant sur l’épaule gauche d’Élio.
" Je ne comprends pas, balbutie Elio Di Rupo désemparé. Hier, il y avait un terrain de golf et un « club house " ; j'ai mangé comme un roi et je me suis saoulé comme un Daerden, le soir d'une élection. Je me suis envoyé en l'air comme un lapin au printemps et tous étaient emplis de joie et de bonheur. Aujourd’hui, je ne vois qu'un désert rempli d'immondices et tout le monde y est misérable et malheureux.
Le Diable le regarde, lui sourit sournoisement et lui glisse dans l'oreille :
" Tu vois, Elio, j’ai fait comme toi. Hier j’étais en campagne électorale mais aujourd'hui que tu as voté pour moi ! "