Di Rupo plus démocrate que les socialistes soi-disant liégeois ?
C’est le quotidien « La Meuse » qui le révèle dans son édition de ce mercredi 19 novembre, Elio Di Rupo n’est pas contre la candidature de Liège au titre de Capitale européenne de la Culture 2015.
Selon le bourgmestre de Mons, l’accord 2004 autorise toutes les villes du pays à poser leur propre candidature. Il est vrai que dans le saupoudrage politique des « capitales » wallonnes, si Namur est capitale administrative, Liège capitale économique, Charleroi capitale sociale, Mons en est la capitale culturelle. Mais ce que personne ne dit ou ne veut voir ici, il ne s’agit plus de la Wallonie, ne de la Belgique, mais bien de l’Europe pour un an.
Donc, notre brave président du PS souffle le chaud et le froid selon les vents qui animent l’opinion.
En tout cas, son message public devient démocrate. Espérons que le message du président en direction de ses hommes politiques liégeois soit aussi clair et que l’ayant reçu, les élus représentent enfin leurs concitoyens.
Quant à tous les « anti-candidature » de Liège, ils devraient cesser de proclamer « urbi et orbi » les contrevérités émises sur le projet.
Liège est la ville wallonne (et non pas une métropole comme l’a déclaré le bourgmestre) la plus apte à être magnifiquement préparée pour ce projet.
Liège possède un orchestre philharmonique réputé, un opéra prestigieux, des dizaines, sinon des centaines de troupes de théâtre, d’orchestres variés allant de la musique la plus récente au classique, en passant par la chanson, des écrivains, des poètes, des sculpteurs, des peintres, des cinéastes et aussi ce qui est pour moi l’expression même de la culture populaire des artisans de génie.
Pour 2015, Liège devrait avoir sa nouvelle gare TGV et ses abords terminés, son Mégamusée, sa Médiacité ainsi que des bâtiments au prestige recréé. Je pense notamment au « Crowne Plaza Liège, le « cinq étoiles » que la ville ne possédait pas encore.
Tous ces investissements humains et matériels ont besoin d’un coup de projecteur pour prendre la dimension qu’ils méritent. Seuls les élus liégeois (mais le sont-ils vraiment ?) PS et CDH ne veulent pas le comprendre.
Alors ils parlent des coûts entraînés par le choix pour la Cité. La mentalité du boutiquier qui investit tous ses capitaux dans la création de son magasin, mais refuse d’allumer son enseigne parce que l’énergie consommée risque d’être ruineuse.
Ils parlent d’investir à la place dans une grande exposition de l’eau, mais cela ne risque-t-il pas de ré-endetter la ville, bien plus lourdement ?
Ils parlent aussi de relier Liège au titre européen que Maestricht pourrait obtenir en 2018. Mais comment peut-on être sûr qui l’obtiendra et d’autre part, ne serait-il pas mieux qu’en 2015, Liège s’ouvre à Maestricht et à Aix-la-Chapelle ses voisines de l’Eurégio que l’on nous vend constamment comme le futur économique de notre province et qui ne semble pas réussir pleinement ses objectifs.
Ils parlent aussi de division des chances. Mais si une ville comme Malines se présente, Mons a-t-elle une seule chance de gagner, face à cette ville historique et en Région flamande de surcroît ? L’on peut raisonnablement penser que le lobbying nationaliste du nord du pays battra facilement Mons.
Enfin, il faut remarquer l’interview dans le même article d’un Jean-Pierre Rousseau, français d’origine, directeur de l’OPL (subsidié, bien entendu) et président de la chambre française de commerce de Liège. Pensez-vous qu’il se déclare « neutre» dans cette ville qu’il dit aimer ?
Non, il ne soutient pas la proposition. Mais qui lui demande de se mêler d’une affaire purement liégeoise ? Il refuse, nous dit le journaliste, de s’engager dans des querelles sous-régionalistes. Il préfère l’union avec Mons pour contrer la résurgence d’une candidature flamande. Et il précise (il semble bien informé NDLR) que, de toute façon, les institutions liégeoises seront impliquées dans le projet montois. Il ajoute que Liège a de gros chantiers culturels à mener à bien, que les moyens ne sont pas extensibles, ni même garantis et que l’engagement, à retardement, dans un projet de “type capitale culturelle ” se ferait au détriment des réalisations tant attendues.
Ce monsieur parle comme le pape, mais il n‘a pas son infaillibilité ? D’abord, la culture voulue par l’Europe se veut populaire et fédératrice.
En quoi les institutions culturelles liégeoises sont-elles les seules importantes et doivent-elles se déplacer ?
Ensuite annoncer que le développement d’un projet culturel citoyen nuirait-il à ceux qui sont déjà en réalisation où en prévision? Au contraire, il serait l’accélérateur du développement puisque 2015 serait la date ultime d’achèvement de ces chantiers.
Il ne faudrait pas que ce monsieur nous apporte un parisianisme que même les Parisiens supportent difficilement. Nous aimons la France, mais faut-il nécessairement pour cela accepter les donneurs de leçons ?