Le chef d’orchestre s’excuse et un soliste prend la lecture de l’œuvre en main !
Comme dit dans ma chronique précédente (Quand les solistes n'ont pas de chef d'orchestre !) le secteur énergétique a été agité, la semaine dernière par les déclarations du ministre belge de l'Énergie, Paul Magnette, qui avait proposé d'instaurer, lors d'une période transitoire de trois ans, des tarifs régulés et plafonnés de l'électricité en Belgique, où le prix de l'électricité a augmenté de 21,2 % en un an. Ces déclarations ont provoqué en particulier une chute du cours de l'action de GDF Suez, très présent en Belgique via sa filiale Electrabel, qui a perdu à Paris 13,08 % jeudi et 7,45 % vendredi. Et il faut lire encore une fois la presse française pour savoir que « le groupe s'est fendu d'un communiqué vendredi, pour dénoncer des "déclarations isolées" de Paul Magnette, sa proposition ne faisant pas l'unanimité au sein même du gouvernement belge ».
Et le quotidien La Tribune du 13 octobre de préciser « Les propos du porte-parole du premier ministre belge ont donc été accueillis avec soulagement. Ce dernier a affirmé à la presse belge que le sujet d'un plafonnement des prix "n'avait pas été discuté au niveau du gouvernement».
Et d’ajouter que « GDF Suez estime qu'un plafonnement des prix pourrait dissuader des groupes énergétiques d'investir en Belgique, ce qui menacerait à terme l'approvisionnement du pays. Le groupe indique également que les propos du ministre ont "provoqué une baisse sans précédent en bourse des valeurs énergétiques européennes, portant directement préjudice à des centaines de milliers d'actionnaires et de clients de ces entreprises. »
« Di Rupo au balcon, pays à l’abandon», tel pourrait être le nouveau dicton populaire. En proie à une profonde fièvre électorale, il pousse ses troupes à allumer des feux sur tous les fronts, quitte à faire flamber la Wallonie complètement et de participer, volontairement ou non peu importe, au grand plongeon de notre économie fédérale.
Mais les pauvres, victimes de plus en plus du cauchemar peuvent-ils encore accepter ces déclarations irresponsables ? Lors du Controverse de Pascal Vrebos sur RTL-TVI dimanche dernier, nosse Anne-Marie Lizin, toujours prolixe, s’est fait moucher par un citoyen présent à l’émission. Il pense que beaucoup de ses compatriotes ne peuvent plus croire en ces slogans « rouge, orange, bleu, NDLR) lancés en forme d’invectives et qui ne sont que du vent. Tiens, ce sont les couleurs wallonnes du gouvernement fédéral actuellement.
Pourtant, il doit y avoir des socialistes dignes de leurs convictions et il suffit de lire dans la Carte blanche du quotidien Le Soir les propos de Robert Collignon sur l’état actuel de notre Région pour s’en convaincre.
Il déclare en début de texte « J’avais déjà été abasourdi, en son temps, par la médiocrité des déclarations de rentrée des présidents des partis francophones. À tel point que, dorénavant, pour gagner du temps et de l’espace pour les choses importantes, je suggère qu’ils se choisissent un porte-parole ou qu’un seul d’entre eux s’exprime.
Parce qu’ enfin ! à les écouter, on avait l’impression que rien d’important ne se passait au Royaume de Belgique. L’évolution communautaire, les problèmes institutionnels leur semblaient dérisoires. Comme un leitmotiv, une incantation, ils ne cessaient de surenchérir sur ce qui est une évidence pour qui s’engage un jour en politique : occupons-nous des gens. Est-ce possible qu’ils soient à ce point aveugles et sourds ? Pour une chose au moins, les voilà rassurés. La Flandre a décidé qu’il était temps désormais de s’occuper des gens… et même de gouverner, au niveau fédéral s’entend.
Et plus loin de donner ce portrait, hélas !, trop réel : « Les Wallons, comme le pensent encore certains d’entre eux, se devraient d’apprendre le néerlandais alors que les Flamands ont opté résolument pour un bilinguisme rationnel, à savoir néerlandais-anglais. Au Sud, quelques égarés proposent, comme si leur trouvaille était à la hauteur de la révolution copernicienne, de refédéraliser certaines matières. Et leurs fantasmes sont aussitôt repris en chœur par des médias toujours prompts à faire écho à un politiquement correct qu’on ne rencontre que du côté francophone. Chez nous aussi, le mythe de la circonscription fédérale, présenté par les anciens Belges comme le rempart ultime contre la scission du pays, revient régulièrement. Jusqu’aux petits Wallons qui voient désormais figurer à leur programme une Brabançonne qu’ils pourront chanter à gorge déployée en agitant de jolis drapeaux lors des visites princières. Tout compte fait, inutile d’épiloguer sur la monarchie gardienne du Royaume et auréolée de toutes les vertus dans un texte écrit exclusivement en français. »
Enfin, quelqu’un qui ose s’affirmer dans ses convictions à l’inverse de tous les autres. Je me rappelle que j’ai écrit précédemment que j’attendais que nos politiques, les vrais, les sincères, ceux qui déclarent nous aimer osent affirmer qu’il est plus que temps que la Wallonie prenne son destin en main et qu’ elle coupe les liens d’esclavage que nos bons démocrates flamands nous ont tissés.