Les exilés
Que j’aime mon terroir où vivaient mes parents
Mon âme est sensible au bruit du ruisselet
Serpentant dans les prés où je courais enfant
Ou à celui du vent caressant mes forêts
Quel bonheur superbe d’être de ce pays
De respirer son air un air de liberté
Et d’avoir des voisins avec qui j’ai grandi
Partageant avec moi la même identité
J’aime notre langue sa musique des mots
Celle de ma mère qui m’a toujours charmé
La plus belle au monde la langue de Rimbaud
Elle est entrée en moi je ne puis la quitter
À peine adolescent j’ai rêvé de partir
D’aller vers l’horizon qui semblait séduisant
Dans la différence j’ai trouvé du plaisir
Bien vite disparu par mon isolement
Toujours il me manquait la chaude intimité
De mon hameau natal avec tous mes amis
Parfois je regrettais me sentant étranger
Ma folle insouciance et d’en être parti
Très souvent le regret du lieu où je suis né
M’emplissait de chagrin et me désespérait
D’y retourner un jour et pouvoir retrouver
Les verts paysages que mes yeux admiraient
Quel merveilleux bonheur d’être enfin revenu
Peu de choses ont changé ce sont les mêmes gens
Je suis enfin chez moi et je suis éperdu
Je ne partirai plus et j’en fais le serment
Je plains sincèrement tous les déracinés
Qu’on installe chez nous bien loin de leur terroir
Ils ne peuvent être heureux en milieu étranger
Perdus dans le regret et en grand désespoir