J’ai dit au vent

15 Février 2018 , Rédigé par Georges Bleuhay Publié dans #Poésie

J’ai confié au vent d’automne

Ma peur de ne point voir l’été

Hélas mon corps s’abandonne

À tous les ans accumulés

Je sens la rouille de l’âge

Ralentir tous mes mouvements

Et durcir mes cartilages

Raidissant mon corps lentement

Gravir un sentier escarpé

M’est devenu impossible

Et avoir le souffle coupé

Rend la ballade pénible

Mais j’ai l’hiver à traverser

Qui va me frapper durement

Le froid va me faire grelotter

Le temps neigeux également

Pourrais-je revoir le printemps

Un beau soleil faisant éclore

Mille fleurs aux tons éclatants

Que je voudrais aimer encore

Qu’importe que je sois brisé

Tant que la vie me gardera

La perception de la beauté

Que Dame nature m’offrira

Écouter le chant des oiseaux

Rendant grâce à l’astre divin

Admirer le cours d’un ruisseau

Miroitant au fond d’un ravin

Observer la danse des blés

Oscillant sous un léger vent

Cela pour me remémorer

Le plaisir d’être encore vivant

J’ai confié au vent d’automne

Mon désir de revoir l’été

Hélas il n’a trouvé personne

Qui aurait pu me rassurer

Car il est ainsi le destin

Qui s’amuse à guider nos pas

L’on veut que long soit le chemin

Qui sait où il s’arrêtera

Georges Bleuhay – L’errance poétique – Edilivre Paris 2016

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