Des Amitiés pas si Françaises que cela !
Un vent favorable m’a communiqué la lettre de Louis Nisse qui s’est apparemment fait éjecter de la salle du banquet organisé par les Amitiés Françaises de Liège. Je connais bien son président Alain Laroche pour l’avoir eu comme ami pendant près de vingt ans avant qu’il ne trahisse ce lien fort qui nous unissait.
Il s’agit d’un courtisan de tous ceux qui peuvent satisfaire son besoin de paraître, son égocentrisme, je dirais même son narcissisme. Rien d’étonnant à ce changement d’attitude. Il suffit que quelqu’un lui ait marqué sa désapprobation pour lui nuire. Toujours consensuel avec le bourgmestre, le gouverneur, les politiciens locaux, il joue un jeu qui satisfera son avide besoin de reconnaissance. Je me rappelle que j’avais surpris une conversation entre lui et Paul-Henry Gendebien, président du Rassemblement Wallonie-France lors d’un cocktail du Consul général de France, suite à laquelle monsieur Gendebien me confia que monsieur Laroche était un rattachiste sincère, mais lui avait-il confié qu’il ne pouvait l'afficher. Comme quoi cet individu qui a de l'entregent était arrivé à convaincre le président d'un parti qu'il exècre qu'il lui était intellectuellement favorable.
Mais le plus grand reproche que je ferai à ce monsieur est d’avoir voulu effacer la présence d’un écrivain liégeois, ancien professeur de français à l’Athénée de Jonfosse au banquet du 14 juillet, lui qui tous les ans au Village de Noël de Liège, affirme avec conviction son attachement à sa ville et à sa culture. Comediante !
Le 16 juillet 2011
À Paul-Émile Mottard, député provincial.
Pour un 14 juillet digne de Liège et de ses fondateurs.
Monsieur le Député,
Cher Paul-Émile,
Comme tu le sais, pour avoir contribué à ce que j’y figure et m’y avoir rencontré, à l’occasion du banquet de ce 14 juillet au Palais des Congrès, j’ai présenté un feuillet et une vidéo sur L’Homme qui arrêtait les trains, mon livre qui vient de paraître à Paris, chez L’Harmattan.
Grâce à ton intervention, j’avais obtenu du président des Amitiés françaises, M. Alain Laroche, organisateur des manifestations du 14 juillet à Liège, l’autorisation de faire cette promotion de mon livre. Assez logique, somme toute : mon travail tente de faire connaître Liège et la Wallonie à un Français ignorant de ce que nous sommes, il célèbre l’amitié séculaire de Liège pour la France, il affirme avec Albert Camus : « Ma patrie, c’est la langue française », phrase que cette association met en exergue à son site sur la toile.
Dans deux courriels, dont le dernier ci-joint, j’avais présenté mon livre à M. Laroche. Sans ambiguïté, j’avais pris soin de le prévenir : bien que ce ne soit pas un essai politique mais d’abord une œuvre littéraire, L’Homme qui arrêtait les trains abordait notamment le thème du réunionisme, comme il pouvait le constater sur la couverture et la quatrième de couverture qu’il avait reçues.
Quelle ne fut donc pas ma surprise face à la colère de M. Laroche qui m’accusa publiquement de l’avoir trompé, de lui avoir menti. Qui retira tous les feuillets des tables du banquet, alors qu’il m’avait autorisé à les y placer. Comme je refusais d’évacuer le hall et d’interrompre la projection de ma vidéo, il m’envoya son avocate ( !) qui me menaça et m’exprima sa détestation envers les réunionistes. Devant mon refus de céder, ces gens firent appel à la police : je distribuais des tracts pour un parti politique .
Cher Paul-Émile, je ne te dérangerais pas pour évoquer cette médiocre et ridicule affaire si elle n’était révélatrice d’une attitude inquiétante, encouragée par certains, nuisible à la démocratie mais si bien en phase avec ce monde où le soleil de la passivité ne se couche jamais.
Étymologiquement, une démocratie parlementaire est une démocratie où l’on parle, où l’on se parle. Dois-je te rappeler l’omerta la presse qui tut le remarquable colloque sur L’Après-Belgique, organisé par le Club Condorcet à l’université de Liège. Cette même presse généreuse en articles et reportages sur la misérable manifestation de potaches belgicains qui osaient débaptiser la place de la Wallonie de Namur en place de la Frite !
C’est en 1937 que Georges Truffaut et la Ville de Liège décidèrent de fêter le 14 juillet. Ainsi, entendaient-ils protester contre la nouvelle politique de neutralité de la Belgique vis-à-vis du Troisième Reich et la dénonciation de l’accord militaire franco-belge par un gouvernement dominé par les Flamands et le parti du Roi.
Aussi, je te demande instamment de faire en sorte que la Province de Liège redonne au 14 juillet tout son sens citoyen. De veiller à ce que Les Amitiés Françaises, association qui doit rester non partisane et pluraliste, renoue avec l’esprit des fondateurs de cette grande journée symbolique.
Amicalement.
Louis Nisse, l'auteur censuré pour trop grande sympathie avec le France
par les Amitiés françaises de Liège