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Le blogue de Georges Bleuhay le poète de Méry-sur-Ourthe

Tenir sur la distance - le crédo de nos gouvernants !

30 Septembre 2008 , Rédigé par René G. Thirion Publié dans #Mouvements d'humeur

« Sauvetage Fortis et Dexia : le risque pour le contribuable ne sera pas nul », tel est le titre choisi pour RTL Info.be à propos de la décision gouvernementale.

 

Et de mentionner dans l'article que Didier Reynders a confirmé « que les opérations allaient alourdir la charge d'intérêt de la dette appelée à être couverte à terme par des dividendes.  C'est une opération de la dette », a indiqué le ministre des Finances revenant sur la nationalisation de Fortis et soulignant que, concernant le dispositif, le raisonnement suivi était le même pour Dexia.

 

"Il y aura une charge liée aux charges d'intérêts de la dette jusqu'à ce que des dividendes viennent la couvrir. Mais il y a aussi un risque avec la possibilité de voir ce montant en tout ou en partie perdu ", a-t-il poursuivi.

 

"C'est un pari qu'il ne faut pas juger en 24 heures. Ce qui est déterminant, c'est la capacité de tenir sur la distance", a lancé le ministre des Finances à ceux qui mettent en évidence la mauvaise tenue des cours boursiers.

 

Le premier ministre Yves Leterme, poursuit l'article, a assuré que le gouvernement avait agi en sorte qu'il y ait " le moins de risque possible pour le contribuable ", rappelant que 17,6 milliards d'euros avaient été mobilisés ces dernières heures dont 5,7 milliards d'euros à charge du niveau fédéral belge. Il sera fait "appel à un minimum d'argent du contribuable ", a-t-il précisé.

 

Lorsque l’on connaît la crédibilité à apporter aux paroles du premier ministre, il y a déjà de quoi s’inquiéter.

 

Il est vrai que la situation était grave et qu'il fallait préserver Fortis. Mais sa reprise par BNP Paribas n'aurait été désastreuse que pour les détenteurs d'actions cotées en bourse. Aucune perte sur les comptes à vue ou les carnets de dépôt.

 

Sans être spécialement de gauche et même en raisonnant en libéral, il faut admettre que celui qui place son argent en bourse sait les risques qu'il prend et qu'il ne répercutera jamais ses gains, quand il y en a, vers l'État. Dans ce cas, pourquoi les pertes réalisées doivent-elles être reportées sur le dos de tous les contribuables, même les plus pauvres qui n'ont aucune épargne à préserver .

 

Fortis que je sache n'était pas une banque d'État et s'est lancée dans des plans d'investissements hasardeux. Pourquoi l'État belge doit-il lui servir de garantie ? Pour l'emploi ? Mais BNP Paribas n'a pratiquement pas de structure semblable en Belgique et l'aurait conservée pratiquement en l'état, ce qui ne sera pas nécessairement le cas d'un bon nouveau gestionnaire du groupe rescapé.

 

Et si le gouvernement estimait le sauvetage de Fortis obligatoire pour l'état belge, pourquoi ne pas avoir exigé 51 % de participation, ce qui lui donnait le pouvoir d'orienter la stratégie bancaire . À 49 %, le décideur reste privé, même si l'État a des représentants dans le Conseil d'administration, et peut donc commettre les mêmes excès que son prédécesseur.

 

Pourquoi un commis d'état serait-il moins capable ou moins diplômé qu'un employé, sorte de mercenaire qui exige souvent à la fois le pouvoir de décision et le parachute doré, en cas de ratage .

 

Dans le fond, l'on retrouve le même processus de pensée tant dans la gestion de la crise institutionnelle que dans la crise bancaire. Parions sur un avenir radieux et risquons la catastrophe totale s'il ne se présente pas.

 

Le problème, c'est que dans un cas comme dans l'autre, les probabilités d'aggravation de la situation sont plus importantes que celles de l'apaisement.

Drôle de vision politique que de vouloir diriger un pays sur base d'un pari, peut-être acceptable, mais pas nécessairement gagnant !

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R
Une fois de plus Didier Reynders va mériter l'appellation de "Didier Reynders, l'homme qui parle à l'oreille des riches" (dixit Marco Van Hees). Cette manie de toujours faire payer les erreurs des gros par les cochons de payants que sont les contribuable. Conclusion: "C'est todis l'pus p'tit qu'on sprotche"
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