Le poète ne peut que désespérer

10 Janvier 2025 , Rédigé par Georges Bleuhay Publié dans #Mouvements d'humeur

À la vision de l’histoire de l’humanité, le poète est affligé de son constat, l’homme ne se complait que dans le mensonge et dans le sang. Depuis qu’il existe, dans un éternel recommencement, il dénonce les traités et pratique ses guerres au nom du « Bon Droit », qui n’est jamais que la justification factice et la mauvaise raison pour y soumettre l’autre car il n’y qu’une seule loi qui l’édicte, la sienne.

« Vae victis ! », malheur aux vaincus s’exclamait avec raison Brenn, chef des Gaulois en s’emparant de Rome car le but de tous les massacres du monde est d’affirmer la supériorité du vainqueur et la suprématie de son Droit sur l’ennemi quitte à l’exterminer. C’est la loi du plus fort qui toujours s’impose mais jamais le « Bon Droit » qui se trouve forcément de chaque côté des combattants.

« Got Mit Uns » portait le ceinturon de l’envahisseur lors de la Grande Guerre et «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » ordonnait le légat du pape lors de la croisade contre les cathares hérétiques albigeois sacrifiant ainsi ses fidèles à Béziers en 1209. Ces deux faits prouvent que le « Bon Droit » n’est pas une vérité première mais bien l’excuse qui permet toutes les atrocités et que le bon Jean-Jacques Rousseau parlant du « Bon Sauvage » n’aurait jamais dû utiliser le terme bon, sauvage suffisant amplement.

Le poète se trouve en grand désarroi. Doit-il chanter l’amour, la beauté et le charme de la vie humaine et mentir, ou décrire la haine, la laideur et la cruauté qui domine le monde ? Il en conclut qu’il est dans la folie, rêvant d’un paradis mais vivant l’enfer, qu’il subit dans l’espoir vain d’éveiller suffisamment de consciences pour supprimer cette perpétuelle malédiction qui frappe l’humanité, la volonté de voler, spolier et assassiner le frère qu’on renie parce qu’il vous ressemble !

Méry-sur-Ourthe, le 10 janvier 2025

Georges Bleuhay

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