La fenaison
29 Mars 2017 , Rédigé par Georges Bleuhay Publié dans #Poésie
Au temps béni de mes quinze ans
Quand venait la belle saison
J’attendais impatiemment
La grande joie des fenaisons
Oui le travail était rude
Pour mes muscles d’adolescent
Mais il était le prélude
À des plaisirs doux et troublants
Quand midi sonnait le repos
Bien caché sous le feuillage
Nous nous allongions sur le dos
Paule et moi n’étions pas sages
Paule était la fille du fermier
Sa peau avait l’odeur des foins
Je n’avais pas dû la prier
Le ciel en était le témoin
Je dénouai son corsage
Le coeur empli d’appréhension
Et dans un soudain courage
Je pris son sein avec passion
Je n’avais rien vu d’aussi beau
J’éprouvais un nouvel émoi
Il faut dire que j’étais puceau
Que c’était la première fois
Je n’allai guère plus loin
Stupéfait de mon courage
Elle se rajusta avec soin
J’en conserve encore l’image
La cloche de la chapelle
Sonna la reprise du labeur
Ce jour-là je fis du zèle
Malgré la lourde chaleur
Aujourd’hui cela a changé
Et le travail est différent
L’on ne sait donc plus éprouver
Ce genre d’émoi à présent
Je contemple avec nostalgie
Tous ces travaux motorisés
Plus de place à ces folies
Elles appartiennent à mon passé
Georges Bleuhay Le cœur à vau-l'eau - Edilivre 2015
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