Requiem annoncé pour un peuple qui se meurt
Vingt-troisième année du troisième millénaire, nos peuples d’Europe sont en voie d’extinction. Quand je dis peuple, je fais référence à ces hommes et femmes qui se sont unis en fratrie, puis en tribu, pour passer ensuite en une ethnie sur un territoire déterminé. Les liens du sang et des gènes en ont constitué la base essentielle nécessaire à une unification d’un mode de vie et de pensée. Ce fut le départ d’une civilisation en devenir.
Du moment magique où le cerveau reptilien qui assumait la réactivité nécessaire à la survie animale fit une place à l’apparition du cerveau limbique générateur d’émotions et de jugement de valeur, l’homme naquit. Enfin, pour le parfaire et lui permettre d’évoluer vint s’ajouter le néocortex qui lui ouvrira la porte au langage, à la pensée créatrice et à la conscience personnelle. C’est ainsi que naquit la culture, qui allait donner une personnalité profonde aux individus réunis en un groupe homogène, générateur des ethnies d’aujourd’hui, fortes et faibles à la fois des expériences acquises au cours des siècles. Merveilleuse évolution qui se fit dans la douleur et le sang, dans les cris et les larmes.
Quelles que furent les victoires et les défaites des nations antagonistes, chacune de celles-ci constituèrent les marches indispensables pour l’évolution nécessaire vers une identité qui s’affirmera plus tard dans une histoire et une culture partagée, et contribuera à la création d’une nation unique, attachée à un territoire et fusionnée par une langue commune, une langue dite maternelle tant elle constitue la construction mentale de l’individu et établit un lien historique indissoluble entre le passé et le présent.
Cela aurait dû nous conduire à la Cité au sens ancien de la Grèce antique, berceau de notre civilisation. Une communauté de Citoyens possédant le pouvoir politique sur la gestion de son territoire, de son écosystème et de son avenir. Cet état souverain aurait été doté des pouvoirs régaliens nécessaires au bien-être, à la sécurité et à l’épanouissement de ses composantes. Il les aurait exercés pleinement dans le traitement des accords et échanges internationaux, et dans les relations avec les étrangers admis sur son sol.
Hélas, il n’en est rien. La Nation qui s’est constituée au fil des épreuves, au lieu de défendre son patrimoine historique comme elle le fit au cours des siècles, a perdu le sens de ses valeurs sous la houlette de dirigeants incompétents ou corrompus . Elle est désormais sous la coupe de la finance internationale et de nations étrangères. Elle ne sait plus user de ses pouvoirs régaliens qu’elle a cédés à des autorités extérieures suzeraines. Elle ne peut plus battre monnaie, ses élus doivent entériner l’application des lois qu’elles promulguent, sa justice peut être désavouée par une instance supérieure, son armée est soumise à un état-major étranger et les frontières qui protégeaient son identité et sa cohésion ont été abolies.
Chaque jour qui passe voit l’arrivée de migrants en nombre sans cesse croissant, certes malheureux, pauvres, malades, mais dont l’acceptation nous est imposée et venant bouleverser nos traditions, nos valeurs, notre culture, notre paix sociale. Loin de s’intégrer ou de s’assimiler pour la plupart, ils créent des communautés avec leurs propres lois et coutumes;, constituant des îlots spirituels, puis géographiques étrangers sur notre territoire devenu si peu national. Notre territoire n’est plus le legs de nos ancêtres, mais le bien de cette humanité invasive qui se presse à nos frontières abandonnées.
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Comme la Rome antique et sa civilisation sont mortes sous le flot des barbares, nos nations européennes sont en train de subir le même sort. C’est pourquoi j’ai intitulé ce texte « Requiem annoncé pour un peuple qui se meurt ». L’agonie est déjà bien avancée, il ne nous reste plus qu’à dire la prière des mourants dans l’ultime espoir d’un miracle très improbable !
Georges Bleuhay
Le poète de Méry-sur-Ourthe
Je suis un imbécile heureux
Comme l’a chanté Georges Brassens
Né quelque part en un beau lieu
Où se sont éveillés mes sens.
Né par hasard à Bruxelles
De Liège je suis éperdu
Principauté éternelle
Dans mon grand besoin d’absolu.
Son histoire dura mille ans
Dans cet Occident fragmenté
Dans mon âme il est évident
Qu’elle a toujours sa liberté
J’y ai planté mes racines
Dans ses héros son histoire
Son industrie et ses mines
Dont on garde la mémoire.
Oui je suis Principautaire
Fier de sa terre et ses cités
L’on ne me fera taire
Cet orgueil démesuré
L’homme est le fruit de son terroir
De sa culture en partage
De tout ce qu’il a pu y voir.
Du pays il est le mage.
Oui, j’adore ses vallées
Ses rivières ses petits ruisseaux
Où dans mes jeunes années
Heureux je pataugeais dans l’eau
Bien que j’ai souvent voyagé
En des lieux que j’ai admirés
Rien à mes yeux n’a supplanté
Mon val de l’Ourthe tant adoré.
Je suis un imbécile heureux
Comme l’a chanté Georges Brassens
Mais nulle part je ne me sens mieux
Qu’en ma terre d’adolescence