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Le blogue de Georges Bleuhay le poète de Méry-sur-Ourthe

Quand la 5 s’emmêle les pinceaux !

16 Août 2008 , Rédigé par René G. Thirion Publié dans #Wallonie-France

Triste édition de « C’ dans l’Air » ce 15 août sous le titre accrocheur « Quand les Belges seront français ». Thierry Guerrier, le présentateur de l’émission, a fait fort tant dans le choix de ses intervenants, sensés éclairer le téléspectateur sur la crise communautaire que dans sa manière de les présenter.

 À l’entendre, il avait sur son plateau une journaliste et trois intellectuels. C’était un début flatteur pour Béatrice Delvaux , rédactrice en chef du journal « Le Soir » mais mérité, car son introduction sur le  fait qu’elle trouve l’idée « rigolote » d’un éventuel rattachement à la France démontrait de suite la haute portée intellectuelle des affirmations qui allaient suivre.

Les trois intellectuels  étaient Marc Platel, un écrivain flamand attaché à l’indépendance de la Flandre, Alain Berenboom, avocat bruxellois et auteur (connu ?) de romans et une dame française dont je n’ai pas retenu le nom, mais qui s’occupe apparemment de l’étude des flux migratoires en Europe,  à la suffisance très  « technocrate branchée ».

Le choix était particulièrement judicieux.  Le sondage concernait exclusivement les Wallons et il n’y en avait pas un seul dans le panel. Très professionnel pour l’équipier de Calvi !

Du long verbiage qui s’en suivit, que dire sinon que les Wallons sont prêts à rejoindre la France uniquement parce que si les Flamands les quittaient, il faudrait trouver quelqu’un d’autre pour les entretenir. Bien entendu, personne n’a relevé le pillage économique que pratique la Flandre sur la Wallonie.

Heureusement, que Maître Berenboom, grand défenseur de petites idées belgicaines a pu faire remarquer que les francophones n’existaient pas, qu’il y avait des Wallons et des Bruxellois, complètement culturellement et socialement différents.  Le Bruxellois est le détenteur d’une culture authentiquement belge, fusion  éthérée des âmes paysannes et ouvrières wallonnes et flamandes devenue totalement unique et suffisante pour représenter le pays dans tout son éclat. Je traduis comme je l’ai compris la « Zineke Parade », est le modèle idéal de représentation de l’universalité de la capitale de l’Europe, de la Belgique et de la Flandre. Merci à nos hommes politiques wallons qui, à l'époque ont préféré Namur comme capitale wallonne, cela nous sort de la grandiloquence narcissique de ce bon « Brusseleer ».

Notre nationaliste flamand lui s’est montré plus raisonnable. Il pense que la séparation est devenue indispensable et il a même eu un trait de génie quand il a admis que si, en 1830, les insurgés belges avaient eu l’intelligence des révolutionnaires français, ils auraient créé la pérennité de l’état en imposant dans la constitution la reconnaissance d'une seule langue officielle,  le français.

Quant à notre analyste française, elle est rétive au rattachement parce que ce serait l’ouverture aux revendications régionales européennes. Elle oublie facilement les précédent tout récent du Kosovo et les récents déroulements politiques en Géorgie. Elle déclare que l’acceptation du rattachement devrait être soumise au référendum des Français et qu’elle doutait de sa réussite. Rendons quand même grâce à Madame Delvaux qui, à deux reprises, lui a rappelé que dans le sondage réalisé, 60% des Français étaient prêts à recevoir les Wallons. Mais rien n’y fait. Comme quoi, une technocrate française peut avoir moins de sentiments fraternels que ses compatriotes !

Une conclusion. Ce fut une émission médiocre, faussant une fois de plus la vision dès nos frères français sur nos appels à leur solidarité.

Puissent-ils néanmoins entendre notre voix et nous ouvrir les bras, car ce sera, ce jour-là, un deuxième mur de Berlin qui s’effondrera.

Quant aux Bruxellois, qu’ils vivent leur ego et qu’ils se pensent encore le point de convergence des trois communautés belges, s’ils le veulent. Mais il faudrait par solidarité francophone les inciter à regarder vers l’Europe pour ne pas perdre le statut d’agent de liaison qu’ils ont actuellement sur le plan belge, mais aussi européen.

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R
J'ai été aussi déçu que vous quand, à ma rentrée d'un court séjour en France, j'ai regardé l'émission en question sur Internet. Il est hallucinant de constater que non seulement, ils ont parlé de rattachisme sans qu'un rattachiste n'ait été invité, et de prétendre que Liège est la capitale de la Wallonie (moi, je voudrais bien!)pour ensuite montrer des images et des interviews filmés à Namur. Pourquoi n'ont-ils invité que des belgicains bruxellois (excusez ce pléonasme!)?
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J
Monsieur Eustache Daly si tels sont véritablement vos nom et prénom, j’ignore de quoi vous voulez parler quand vous dites étoiles montantes du RWF interviewées à Bruxelles.<br /> Je ne connais pas de militant du RWF qui corresponde au profil que vous décrivez.<br /> Il me semble que vous ne connaissez pas le RWF mais je suis prêt à en conférer avec vous si tel est votre souhait. Mon adresse Internet et mes coordonnées téléphoniques se trouvent facilement sur le site du RWF Liège http://rwf-liege.fr/<br /> Cordialement.<br /> Jean-Claude Matrige
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E
J'ai cru que les les étoiles montantes du RWF y étaient interviewées... à Bruxelles, non ?
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J
Vous avez raison Monsieur Thirion, nous sommes profondément déçus de cette émission médiocre et à sens unique.<br /> Pour quelle sombre raison devons-nous constater l’absence de représentants wallons ?<br /> Nous sommes concernés au premier chef par le titre de cette émission (Quand les Belges seront français) et la Belgique francophone ne se résume pas à Bruxelles. <br /> Pensez-vous qu’il soit possible de contacter les organisateurs de cette émission pour que les voix rattachistes puissent s’exprimer ? Nous avons dans nos rangs d’excellents orateurs qui seraient certainement disponibles pour une nouvelle émission plus objective.
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