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Le blogue de Georges Bleuhay le poète de Méry-sur-Ourthe

Une réponse à un article paru dans AgoraVox

30 Juillet 2008 , Rédigé par René G. Thirion Publié dans #Wallonie-France

Hier, j’ai publié sur AgoraVox, média citoyen français, une nouvelle mouture de mon article « La France ? Aussi pour notre expansion économique ! ».  Mon but ? Evidemment rassurer les entrepreneurs français sur l’avenir de leurs relations commerciales et de leur investissement dans notre région.

A peine en ligne, j’ai eu quelques réactions de la part d’un liégeois, profondément belgicain (oui, oui, cela existe – il a même eu l’amabilité de me laisser entendre que j’étais un incivique. Finirais-je tondu ou dans les mines du Limbourg ?) mais preuve vivante que même ce genre d’individu vit branché sur la France.


Mais j’ai reçu également une réaction d’un liégeois anonyme puisque sont pseudo est 1984. Je ne ferai aucun commentaire sure ce long message mais me ferez un plaisir de le répercuter sur ce site. Il en vaut la peine.


« Comme chaque année, j'ai fêté le 14 Juillet et pas le 21. Ne dit-on pas que Liège est plus française que la plupart des villes de France ?
 


Evidemment que les politiciens rejettent l'hypothèse...Vous pensez bien, une cinquantaine de ministres wallons à l'heure actuelle, réduits à une poignée en cas de rattachement, pas sûr que ça les fasse rêver. Imaginez, ils devront travailler comme les autres, sauf que les autres ne bénéficient pas d'un carnet d'adresse long comme un bras.


La Wallonie indépendante dans ces conditions ? Laissez-moi rire. Oh je sais, je suis un "lâche", un couard, une personne ayant peur de l'indépendance et de la liberté. J'ai surtout peur de l'oligarchie socialiste à la tête de la Wallonie, élue année après année par le peuple.


Pour sûr, la réunion avec la France donnerait un immense pied dans la fourmilière. Finis les copinages, les intercommunales bidons, les cabinets fictifs sous l'œil bienveillant des autorités dirigées par des amis. Il faudrait filer un peu plus droit.


D'ailleurs, j'ai aujourd'hui plus de chances d'être un jour élu Président de la République que Premier Ministre. Nous serions à mon avis beaucoup mieux traités en étant français qu'en l'état actuel. Les flamands sont majoritaires en Belgique. Ils sont donc plus représentés, et n'ont de comptes à rendre qu'au nord du pays. Ils gouvernent donc en tant que flamands, élus par des flamands, pour une politique flamande.


En cas de réunion, il en serait tout autre. Nous pourrions voter pour les mêmes dirigeants que le reste de la population, et notre voix compterait autant.


Il est d'ailleurs étonnant de voir que la courbe de popularité de N.
Sarkozy en Belgique suit exactement celle de la France. Très populaire au début (Certains sondages lui conféraient 40% d'intentions - fictives - de vote au premier tour de la Présidentielle), il semble aujourd'hui aussi impopulaire ici que dans le reste de la France.

La culture wallonne existait. Elle était d'ailleurs très riche. Mais elle a été sacrifiée au belgicanisme, doctrine popularisée par les élites francophones de Bruxelles. Le belge serait donc "surréaliste", si tant est que cela signifie quelque chose. Ainsi en a été décidé. Le belge aurait de l'autodérision, serait plein d'humour, alors que le français serait chauvin et de mauvaise humeur. L'idée d'une réunion est donc folle, "nous sommes différents". Cependant, pour fréquenter autant de français que de belges, j'affirme qu'il y a exactement la même proportion de gens biens et de cons des deux côtés de la frontière.


A vrai dire, les seuls qui pourraient avoir à y perdre culturellement en cas de réunion, ce seraient les bruxellois. Ce seraient les seuls à pouvoir se plaindre de parisianisme, tant on est habitués en "province" à n'entendre parler de sa région que lorsque ça concerne les affaires de pédophilie, ou alors pour montrer au gré des kermesses quelques authentiques papys wallons mort saouls dès 10 heures du matin. C'est ça, le paysage médiatique belge. La province, c'est les prolos abrutis, qui parlent avec un accent à couper au couteau, mais qu'on regarde avec un œil bienveillant, tant ils sont pittoresques. Mais dès qu'il s'agit de choses sérieuses, de vraie culture et pas de fêtes locales, fussent-elles pluri centenaires, c'est à Bruxelles que ça se passe. C'est simple, pas un seul mot sur les concerts en dehors de Bruxelles, lors de la dernière fête de la musique. Pas un !


Entendra-t-on parler du festival de Jazz de Gouvy, qui accueille outre Philip Catherine, celui qui est à l'heure actuelle le plus digne représentant du manouche, Biréli Lagrène ? Ciel non, cela ne se passe ni à Bruxelles, ni dans sa périphérie. Ça se passe près de Bastogne, dans la province de Liège. Eh, prenez deux minables groupes de rock et faites-les jouer à Bruxelles, on appelle ça un évènement culturel de premier plan.

Réunissez quelques-uns des plus talentueux musiciens de Jazz et faites-les jouer en province de Liège, on n'en parle même pas.

En cas de réunion avec la France, on aura sûrement droit à 10 minutes du JT de Pernaud, c'est à dire autant de visibilité médiatique qu'en un an en Belgique. Bruxelles est culturellement morte. Retirez les eurocrates et les quartiers avec 35% de chômage, et il ne reste plus que quelques endroits encore authentiques où persiste l'esprit bruxellois.


Les centres bougent. Liège s'est faite voler son titre de capitale wallonne au profit de Namur, moins peuplée, moins riche, mais plus proche de Bruxelles, elle s'est faite voler sa culture, comme toutes les autres villes wallonnes, par les élites bruxelloises nombrilistes qui nous ont gavés de vivrensemble™® et de fierdêtbelge®™, et grâce à la grrrrrande solidarité entre élus socialistes seule Mons (Ville de Di Rupo, président socialiste) a le droit de présenter sa candidature pour devenir capitale européenne de la culture.


Alors, l'indépendance pour préserver quoi, culturellement parlant ? Un dogme belge, qui se refuse de voir que la Flandre a su garder son identité ? Un dogme dans lequel il est interdit de remarquer que nous partageons les mêmes sujets d'inquiétude que les français ? Un dogme qui nous démontre que, parce que nous disons "septante" et "bourgmestre", nous sommes aux antipodes des français ? Un dogme qui est persuadé que si les wallons pouvaient parler le néerlandais, la situation serait différente ? La seule raison pour laquelle la Belgique est en moyenne plus riche que la France ou l'Allemagne, c'est la Flandre.


Et l'échec wallon n'est pas à mettre sur le dos des flamands. Il ne s'agit pas de trouver un coupable, il faut prendre ses responsabilités. La wallonie vote socialiste depuis le début. Contre vents et marées, les wallons choisissent pour se sortir de la crise, les mêmes qui les y ont plongés. Pourquoi est-ce que la mafia socialiste se déciderait à appliquer une politique différente, alors que malgré tout elle obtient la majorité ?

Tout est gangréné, partout. Essayez de trouver un poste juridique sans votre carte du parti Socialiste, pour voir. Ma sœur cherche de l'emploi dans le milieu, et c'est ce qu'on lui a - officieusement - conseillé. Y'a pas de miracle, elle n'a pas de relations, elle est condamnée à ne pas trouver de l'emploi.

En cas de réunion avec la France, ce système serait ébranlé. Il faudra du temps pour effacer les traces de 100 ans de gestion par un parti qui n'a de socialiste que le nom.


Je crois que la réunion avec la France permettrait de faire un sacré ménage à bien des niveaux. On me dit que les politiciens n'auraient rien à faire de l'identité wallonne, qu'elle ne serait plus qu'une identité parmi d'autres. Je crois que, pour son renouveau, c'est ce qui pourrait lui arriver de mieux. Economiquement, ça serait je pense, une chance aussi.


Une fois la pravda socialiste reléguée au rang qui lui sied, et une fois les wallons considérés comme des français comme les autres, dirigés par d'autres français, enfin on pourrait rêver de ne plus être considérés comme une terre de chômage de masse et de crises sociales. Je suis persuadé, en tous cas, que Liège retrouverait vite un grand statut économique. La ville est déjà une place logistique de première importance, avec sa nouvelle gare située à deux pas de l'autoroute, de l'aéroport et du port fluvial. Une fois que ces richesses -et toutes les autres richesses wallonnes- seront exploitées à leur maximum, ce qui est aujourd'hui impossible tant que perdure la blague Belgique. Enfin nous pourrons à nouveau être fiers d'appartenir à une région culturellement riche d'un pays chargé d'histoire. »


Message posté par 1984 à la suite de votre article.


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R
Domage ce pseudo 1984. J'aurais aimé connaître l'identité de ce Monsieur, pas pour l'engueuler, mais pour le féliciter.
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